
Eve Kosofsky Sedgwick,
Épistémologie du placard
« Sedgwick attaque ce trompe-l’œil qu’est le régime moderne de la sexualité par lequel, à partir du XIXe siècle, chacun est nécessairement assigné à une identité sexuelle. »
Épistémologie du placard compte parmi les textes fondateurs de la théorie queer. S’inscrivant dans les pas de Michel Foucault, Eve Kosofsky Sedgwick part de l’idée que l’homosexualité et l’hétérosexualité sont historiquement (co-)construites. Non seulement ces deux catégories occupent une place centrale dans les sociétés occidentales, mais elles structurent l’ensemble des productions artistiques et savantes modernes.
Forte de ce postulat, Sedgwick livre une relecture renversante de classiques de Nietzsche, Wilde et Proust pour mettre en évidence ce que la critique traditionnelle a ignoré : le poids des structures de pouvoir liées à la sexualité. Le concept emblématique de « placard » lui sert de fil rouge dans sa réflexion sur les tensions entre homosexualité, normes hétérosexistes et visibilité. Elle signe ainsi un essai devenu culte, qui n’a pas fini de bouleverser notre compréhension de la sexualité et du genre.