Herman Melville,

Billy Budd, matelot

et autre récits maritimes

Billy Budd est sans doute un des textes littéraires les plus discutés et les plus commentés qui aient été écrits au XIXe siècle ; il a suscité, et suscite encore, des débats souvent passionnés, tant son interprétation est délicate, tant aussi il engage des problèmes fondamentaux de notre culture. Cette fable politique a pour figure centrale un matelot à la beauté éclatante, enrôlé de force sur un navire de la marine de guerre britannique à l’époque de la Révolution française, qui doit successivement faire face à la haine inexpiable que lui voue Claggart, le maître d’armes chargé de la police de l’équipage, et à la justice inflexible du commandant du navire, le capitaine Vere. Dans ce récit, traversé par un homo-érotisme évident, décrivant des relations de pouvoir saturées dans un univers exclusivement masculin, Melville met en scène avec le personnage de Billy Budd une Antigone moderne qui, dans l’adversité, est frappée de mutisme.
Cette nouvelle traduction de Billy Budd s’efforce de rester au plus près de la langue si singulière de Melville, de ne pas lui substituer la « belle » langue de la traduction, et de restituer pour le lecteur francophone ses aspérités et sa beauté baroque.
Ce volume contient également Les Encantadas ou Îles enchantées, et est suivi d’une postface inédite en français d’Eve Kosofski Sedgwick.

Traduction : Jérôme Vidal, avec la collaboration de Charlotte Nordmann,