Emmanuel Burdeau,

Breaking Bad

Série blanche

Breaking Bad, Série blanche est le premier ouvrage français consacré à la série télévisée créée en 2008 par Vince Gilligan pour la chaîne américaine AMC. L’histoire est simple : le jour de ses cinquante ans, Walter White, ex-génie devenu professeur de chimie dans un lycée d’Albuquerque, apprend que, atteint d’un cancer du poumon, il n’a plus que quelques mois à  vivre. Pour payer son traitement et subvenir aux besoins de sa famille après sa mort, il décide de fabriquer et de vendre, en secret, les meilleures métamphétamines de tout le Nouveau Mexique. Une spirale s’est enclenchée, l’homme ne reviendra jamais en arrière. Cinq saisons plus tard, le débonnaire professeur est devenu un monstre sanguinaire. Breaking Bad est d’abord l’itinéraire d’un survivant transmué en surhomme, le portrait moral et politique d’un homme qui passe, inexorablement, de l’autre côté, une allégorie ironique et cruelle du capitalisme américain dans sa forme la plus sauvage. C’est également un décor peu représenté au cinéma et à la télévision – le Nouveau Mexique et son désert –, un petit nombre de personnages, une intrigue aux ramifications rares, un humour à la fois constant et constamment tenu, un travail sur le temps d’une éblouissante sophistication : de toutes les séries récentes, celle-ci est la plus originale et novatrice d’un point de vue formel. La seule, peut-être, dans laquelle le récit importe moins que la mise en scène. Il ne faut donc pas seulement se demander comment la télévision a pu s’attacher à un personnage malade, si profondément éloigné de la norme familialiste.

Avec les contributions de :

Emmanuel Burdeau, François Cusset, Thomas Hippler, Raphaël  Nieuwjaër, Jean-Marie Samocki et Philippe Vasset.

Couverture © GR20