Mathias Delori,

Ce que vaut une vie

Théorie de la violence libérale

Le constat est connu : le contre-« terrorisme » guerrier est bien plus meurtrier que le mal qu’il entend combattre. Plus, il est désormais établi que les moyens qu’il met en œuvre – notamment les bombardements aériens et la torture, dont la pratique est pourtant dénoncée officiellement par les États mêmes qui en font usage – contribuent à nourrir la violence « terroriste ». Comment alors comprendre l’apathie qui mine les sociétés occidentales à ce sujet ?
Pour répondre à cette question, il faut appréhender comment les violences commises par les professionnels de la guerre de l’espace euro-atlantique sont naturalisées, autrement dit, comment se construit l’opposition entre des violences légitimes et d’autres illégitimes. Elle repose sur la constitution de populations entières en purs objets de discours : les « dégâts collatéraux » n’ont en effet pas droit à la parole. Livrant une enquête magistrale sur les discours et pratiques de la guerre contre le terrorisme, Mathias Delori met au jour la manière dont les sociétes libérales, sans déshumaniser totalement les victimes des guerres qu’elles mènent, hiérarchisent incessamment la valeur des vies humaines.

couverture (c) Sylvain Lamy
Prolonger :

«La guerre contre le terrorisme en actes : force et violence des démocraties libérales», Alexandre Jubelin, Le Collimateur / IRSEM, 23 mars 2021.